cart-addcart-removelogo-germservices
Contactez-nous 05 59 12 67 00
Formulaire de contact

Les effets des mycotoxines sur les ruminants

En deçà des seuils réglementés ou recommandés, la toxicité des mycotoxines est rarement caractérisée comme un danger. Néanmoins, la contamination des fourrages est très courante et les troubles associés fréquents. Une vigilance doit ainsi être maintenue. La toxicité dépend de plusieurs facteurs intrinsèques (écarts de sensibilité entre les espèces animales, interactions entre mycotoxines, sexe, âge) et extrinsèques (interactions stress/environnement/production, alimentation, durée d’exposition). Ainsi, il est difficile de connaître la part liée à la présence de mycotoxines des autres facteurs (Morgavi et al., 2008). De plus, le mode d’action de chaque mycotoxine étant différent, il est difficile d’estimer la toxicité globale d’une ration par simple addition des teneurs.

Plusieurs études ont démontré les effets chroniques de l’ingestion de mycotoxines et leurs impacts sanitaires et économiques sur les élevages. Dans de nombreux cas, les mycotoxines, en interaction avec les autres facteurs de stress provoquent des baisses de performances, une augmentation de l’incidence des maladies liées à l’immunodépression et des troubles de la reproduction (infertilité). Ces effets ne sont pas sans répercussions sur la santé économique d’une exploitation. Souvent, les conséquences sont liées à l’exposition prolongée à de faibles doses et aux effets synergiques avec d’autres mycotoxines ou agents pathogènes.

Les ruminants sont considérés moins sensibles aux mycotoxines par rapport aux monogastriques. Les micro-organismes du rumen ont effectivement la capacité de dégrader les mycotoxines, notamment le déoxinivalénol (DON) et l’ochratoxine (OTA). Néanmoins, chez les animaux à forts potentiels de production, souvent soumis à des régimes riches en concentrés, le risque d’acidose ruminale chronique peut modifier la flore microbienne du rumen et ainsi diminuer sa capacité de détoxification (Mocquet, 2022) (Boudra, 2009). Le cycle de production d’un ruminant étant généralement plus long que celui d’un monogastrique, leur durée d’exposition aux mycotoxines est par définition plus importante. Dans le cas de fourrages contaminés, les animaux peuvent donc être exposés à de faibles doses sur une longue période, ce qui engendre une réaction métabolique de stress chez l’animal et donc une diminution des performances zootechniques (Morgavi et al., 2008). Le risque est d’autant plus présent que l’alimentation des ruminants (fourrages conservés et concentrés) est moins contrôlée que celle des monogastrique, car produite et consommée en direct sur la ferme. Le règlement 2006/576/CE relatif à la présence de mycotoxines majeures dans les produits à destination de l’alimentation animale, fixe les limites maximales recommandées.

Ainsi, les signes cliniques associés à une mycotoxicose ne sont pas spécifiques. En préventif, il est donc important d’observer avec attention son troupeau (refus d’alimentation, diminution de la production laitière…), de bien maîtriser les conditions de récolte, de conservation et de stockage de ses fourrages, de faire les faire analyser et de se rapprocher d’un vétérinaire pour déterminer les causes exactes en cas de doute.