A l’heure où le rationnement est plus que jamais un réel enjeu stratégique pour les éleveurs, il apparaît essentiel que la valeur alimentaire des fourrages soit optimisée dès la récolte. Sur les ensilages de maïs, un des facteurs pouvant influencer la digestibilité de l’amidon et les performances zootechniques des cheptels, est le taux d’éclatement des grains. Un meilleur éclatement contribue à limiter le gaspillage de matière et les pertes économiques associées (présence d’amidon fécal).
Dans ce cadre, le projet multi-partenarial ECLATMAIS (FranceAgriMer), associant les partenaires ARVALIS-Institut du végétal, INRAE, Idele, F@rm XP et le laboratoire, avait pour objectif de fournir des éléments précis de réponse aux éleveurs, dans un objectif d’amélioration continue des exploitations. A ce titre, des essais zootechniques ont été conduits, au niveau des fermes expérimentales de La Jaillière (ARVALIS) et les Trinottières (F@rm XP), afin d’évaluer l’effet du niveau d’éclatement des grains sur les performances de vaches laitières et jeunes bovins. Les principales conclusions sur l’éclatement des grains sont les suivantes :
– amélioration de la dégradabilité de l’amidon et réduit la présence d’amidon fécal ;
– Sur jeunes bovins : amélioration du GMQ carcasse (+ 90 g), réduction de la durée d’engraissement (20 jours) pour un même poids d’abattage, sans effet sur les performances d’abattage (rendement, conformation, état d’engraissement)
– sur vaches laitières : aucun effet significatif n’a pu être mis en évidence.
La méthode du Penn State Shaker Box était, jusqu’à ce jour la principale employée pour quantifier la répartition des particules en fonction de leur taille. Elle permet de visualiser la qualité des chantiers de récolte par une observation subjective de l’éclatement des grains. Bien qu’utile car immédiate, celle-ci ne permet cependant pas de caractériser quantitativement l’éclatement du grain.
Développée aux Etats-Unis, la méthode du Corn Silage Processing Score (CSPS) permet de déterminer le taux d’éclatement des grains avec beaucoup plus de précision et d’objectivité. En tant que partenaire du projet, GERM-Services a transféré cette méthode dans son laboratoire, pour pouvoir effectuer les mesures nécessaires au projet à l’échelle nationale. Après séchage (48h-75°C), un échantillon d’environ 160g d’ensilage de maïs est soumis à tamisage agressif pendant 10 min. Il permet d’obtenir deux fractions (particules > ou < à 4.75mm). Ce seuil permet de dissocier, dans la fraction basse, les grains éclatés en 4 ou plus (Dias Junior et al, 2016). En effet, l’amidon de ces fragments de grain est en moyenne 30% plus digestible (Ferreira et Mertens, 2005). Après séparation par tamisage des fractions, la teneur en amidon est mesurée par la méthode EWERS ou enzymatique ou proche infra-rouge. Le rapport entre la teneur en amidon de la fraction basse et la quantité totale d’amidon correspond au score CSPS.
Analyse peu couteuse et plus rapide que les autres, le dosage par spectrométrie infra-rouge s’est révélé comme un véritable enjeu pour le laboratoire. GERM-Services a ainsi développé des calibrations spécifiques au dosage de l’amidon dans chaque fraction. Le laboratoire a également conduit les études de répétabilité et de reproductibilité selon la norme NF EN V03-110 nécessaire pour caractériser l’incertitude de mesure du CSPS (± 4 %).
Les recommandations relatives au CSPS, sont les suivantes :
- > 70% : niveau d’éclatement optimal ;
– 50 – 69% : niveau d’éclatement correct ;
– < 49% : niveau d’éclatement insuffisant.
GERM-Services se tient à disposition de tous les laboratoires afin d’apporter des informations complémentaires à la mise en place de cette méthode.